Vecteur principal de déforestation, pollution, bilan carbone, destruction d’arbres,… le papier est malmené par l’opinion publique. Malheureusement, bien souvent à tort !
A travers la présentation détaillée de 7 « idées reçues » largement répandues sur le papier, nous souhaitons simplement rétablir une certaine vérité sur un support attaqué à tort pour ses défauts écologiques et vous éclairer. Car sous couvert d’arguments écologiques, on vous fait passer bien souvent des arguments « économiques ».
Donc Oui… Lisez ces quelques mythes sur le papier et l’écologie. Et à défaut de vous convertir à 100% sur les vertus de cette relation, vous pourrez acquérir un œil critique sur les arguments qu’on vous oppose sans arrêt sur le papier et la déforestation !
Benjamin JOUFFROY
Directeur Général
FAUX... Aujourd’hui en Europe, la pâte et la matière première nécessaires à la fabrication du papier, proviennent en majorité de papiers et cartons récupérés et non de bois. Par ailleurs, la part de bois utilisé ne provient pas de forêts primaires ! Aujourd'hui, le papier contribue au développement de la forêt...
Preuve que le papier ne détruit pas la forêt, les chiffres suivants :
Sur les 10 dernières années :
- La consommation de papier a augmenté
de 1,3% par an en France,
de 20% pour les papiers à usage graphique tandis que la forêt française a gagné 500.000 ha soit
l'équivalent de 29 412 fois le stade de France
ou la superficie d'un département comme les Bouches-du-Rhône.
FAUX... si la déforestation existe (bien qu’en réduction),…la principale industrie responsable est l’agriculture (et l’élevage)…et non le papier ! Le bois constitue une part minoritaire aujourd’hui de la matière première utilisée dans la fabrication du papier ! En plus, la part de bois présente est majoritairement issue en Europe de forêts d’exploitation, certifiées selon des critères de gestion durable (FSC / PEFC,…) et non de forêts primaires !
L’agriculture et l’élevage... premières causes de la déforestation... Aujourd’hui on ne peut nier l’existence d’une certaine déforestation dans les régions du Sud (Amazonie, Afrique notamment….) contre laquelle il convient d’agir ! Cette déforestation est une atteinte à la biodiversité et à la pérennité des forêts, touchant principalement des forêts primaires non exploitées...
Mais il convient également de rétablir la vérité. La liaison étant facile entre papier et déforestation, c’est bien souvent l’industrie papetière qui est montrée du doigt en la matière.
Or ce n’est absolument pas le cas :
Un phénomène de déforestation en ralentissement sous l’émergence des certifications de gestion durable...
Si l’industrie papetière n’est pas responsable ni acteur de la déforestation, le phénomène de déforestation qui concerne quasi-exclusivement les forêts tropicales du Sud, n'est pas à nier même s'il tend à se réduire. Ainsi, selon la FAO (Nations Unies), dans le sillage des certifications forestières et du changement des procédés de production des industriels de la filière bois (fabricants de pâte, de papiers,...) :
la déforestation est passée de 18 millions d'ha par an à la fin des années 80, à moins de 15 millions aujourd'hui (-16,5%)
la déforestation nette (déforestation diminuée de la progression des forêts) est passée de 8,9 millions d'ha par an entre 1990 et 2000 à 7,3 millions par an aujourd'hui (- 17,9%)
Cette tendance va se poursuivre avec le fort développement des labels de "Gestion Forestière Durable" et la pression des nouvelles exigences des "Consom'acteurs".
Deux labels principaux ressortent aujourd’hui et certifient que les forêts ayant concouru à la fabrication du produit en question (papier, meuble, etc,...) sont gérées de manière durable (selon des critères économiques, sociaux et environnementaux) :
- FSC (Forest Stewardship Council)
- PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Scheme)
Le principe de ces labels est de garantir aux consommateurs, que le produit qu’ils ont dans les mains est issu de forêts gérées durablement, et qu’ainsi, à travers leur consommation, ils ne concourent pas à la déforestation...
Ils existent certaines subtilités et variantes dans ces labels, mais il est sûr pour l’heure, que choisir un produit certifié, c’est avoir la certitude de sa "bonne" provenance.
FAUX... Le papier est le seul produit et la seule énergie (bois) qui présente les 4 caractéristiques d’une énergie durable et écologique : il est à la fois, renouvelable, recyclable, non toxique et biodégradable ! Quel support peut s’en vanter ?! certainement pas l’électronique et l’informatique...
Le papier... matériau du 21° siècle pour un développement durable
Contrairement à tout ce que l’on peut entendre, le papier est un support écologique par excellence... C’est la seule énergie et le seul support qui présente les 4 caractéristiques d’une énergie durable, car dans son essence même et sans tenir compte des améliorations existantes, le papier est :
Ces caractéristiques uniques confèrent au papier des vertus écologiques certaines dont peu d’énergies ou peu de supports peuvent se targuer. La matière première d’un ordinateur est fossile et non durable, ce sont souvent des matières rares (batteries, lithium, carbone, etc,...) et en tout cas non renouvelables, le bien est plus souvent difficilement recyclable ou plus lourdement (décomposition par composant...) et certainement pas biodégradable...
FAUX... Le papier a un rôle de "stockeur" de CO2 et permet ainsi de réduire les gaz à effet de serre. La forêt, elle, est un "puits" de carbone important (grâce à la photosynthèse). L’effet « puits » de la forêt est dynamisé et amplifié par l’exploitation forestière (et l’industrie papetière !)... A travers leurs vertus naturelles, papiers et bois permettent de "fixer" et "stocker" le CO2 contribuant ainsi à réduire les gaz à effet de serre et à lutter contre le réchauffement climatique. Voilà une vérité peu répandue !
Le papier... un bilan carbone bon et un rôle de "stockeur" de CO2.
Comme expliqué le bois est une matière renouvelable. Il nécessite peu de transformations quelque soit son industrie utilisatrice (papier, ameublement, construction, etc,…) ce qui limite sa consommation énergétique. Son coût énergétique global est par exemple plus faible que celui du béton, de l’acier ou de l’aluminium.
L’utilisation du bois comme matière permet en outre de « fixer » et « stocker » le C02 emprisonné pendant la croissance de l’arbre. En effet, selon le mécanisme connu de la photosynthèse, le bois comme les autres végétaux captent le C02 atmosphérique, utilisent le carbone pour élaborer les molécules nécessaires à sa croissance, et rejettent enfin de l’oxygène dans l’atmosphère... Dans une forêt en croissance, la quantité de CO2 fixé par les arbres est supérieure à la quantité d’oxygène régénéré… cela permet au bois et aux forêts de constituer des puits de carbone en captant le CO2 !...
Or les jeunes arbres (replantés par l’industrie papetière) absorbent plus de CO2 que les vieux. La récolte du bois effectuée par l’industrie du bois en général, et l’industrie papetière en particulier (les coupes d’éclaircies notamment et la replantation), permettent de dynamiser l’effet de "puits de carbone". A l’inverse, si une forêt était laissée à l’abandon, son rôle de puits de carbone arriverait vite à saturation, les vieux arbres n’arrivant plus à générer une activité photosynthétique suffisante. L’industrie papetière contribue directement à la dynamisation de l’effet "puits de carbone" de la forêt.
Enfin, si la forêt joue un rôle de puits de carbone, c’est sa culture qui permet de stocker définitivement le CO2. Les jeunes arbres absorbent plus de CO2 que les vieux, tandis que les vieux arbres relâchent du C02 dans l’atmosphère lorsqu’ils vieillissent et se décomposent. En revanche, quand il est coupé et transformé, le bois "emprisonne" définitivement le CO2. Les papiers et cartons sont ainsi des concentrés de carbone atmosphérique, dont l’utilisation et le recyclage permettent de "stocker" les gaz à effet de serre. Ainsi après prise en compte de l’humidité naturelle du papier et de différents composants, il apparaît qu’1 Tonne de Papier contient 380 Kg de carbone, soit l’équivalent de 1,4 Tonne de CO2...
On comprend mieux pourquoi le papier en tant que tel, comme d’autres produits issus de la filière bois, joue un rôle important dans la rétention de C02 et est ainsi un acteur important dans la lutte contre le réchauffement climatique et la régulation des gaz à effet de serre.
FAUX... Energie durable par excellence, le papier présente un bilan carbone moins important que les ordinateurs et assimilés ! Avec son rôle important dans le "stockage" et la fixation des gaz à effet de serre, le papier réduit également son empreinte carbone... Ainsi un E-book a aujourd’hui un bilan carbone 250 fois plus élevé qu’un livre papier... On est bien loin du discours largement répandu !
Le papier... produit naturel avec un excellent bilan carbone
Issus d’une matière renouvelable (un arbre repousse contrairement aux energies fossiles !), le papier et le bois sont en outre recyclables et biodégradables. En fin de vie, le papier peut servir à fabriquer de nouveaux papiers, et le bois peut devenir un combustible naturel fournissant du chauffage et de l’énergie sans transformation et sans résidu.
Ce cycle écologique vertueux est accéléré avec les forêts gérées de manière durable. Outre le fait du respect de leur environnement direct selon des critères stricts (sociaux, environnementaux, économiques, etc,...), dans une forêt gérée de manière durable 3 arbres sur 4 sont replantés pour chaque arbre coupé.
Cumulés aux immenses progrès qui ont été accomplis par l’industrie papetière pour amoindrir son empreinte énergétique lors du procédé de fabrication du papier (l'industrie papetière a reduit de 30% sa consommation d'energie et de 80 % de ses rejets dans l'eau en 20 ans !), ces critères propres au papier, lui permettent d’offrir un bilan carbone excellent… et en tout cas bien meilleur que la plupart des produits informatiques et assimilés...
En voici quelques illustrations...! Le Saviez-vous ?
Lire un papier journal revient à consommer 20% de carbone en moins que regarder les informations sur internet !
Eh oui ! concrètement une personne qui lit les informations 30 mn sur internet par jour dégage un potentiel de réchauffement global équivalent à 35 kg par an, contre 28 kg pour un journal papier.
Un livre papier, par son bilan carbone, est 250 fois moins "polluant" qu’un E-book...
Eh oui ! pourtant, n’arrête-t-on pas d’entendre, arrêtez de lire de livres papier, vous éviterez de couper des arbres, vous polluerez moins ! C’est pourtant tout le contraire selon une étude réalisée par la société Carbone4 en 2009. Le bilan carbone moyen d’un livre papier est de 1 kg contre 240 kg pour un E-book. Pour l’amortir écologiquement il faut que l’utilisateur lise 80 livres par an pendant 3 ans avec la même machine... et quand on sait que les français lisent en moyenne 16 livres par an... on est loin du compte !
Quand on sait en plus que le vieux bouquin peut être à nouveau recyclé et transformé en papier vierge pour en faire un nouveau bouquin, ce qui est loin d’être le cas d’un ordinateur... on est loin du discours habituel !
Les "spams", ces courriers indésirables qui polluent les boîtes électroniques émettent autant de CO2 que l’équivalent de 3,1 millions de voitures par an
C’est en effet ce qui ressort de l’étude réalisée par MacAffee, sur l’impact "écologique" lié aux 62 milliards de spams envoyés dans le monde en 2008. Le spam consomme annuellement 33 milliards de kWatt heures au fil des étapes de sa vie : création, envoi, réception, stockage, consultation). Cela équivaut à l’électricité consommée annuellement par 2,4 millions de foyers américains avec des gaz à effet de serre équivalents à ceux produits par 3,1 millions de voitures...
On estime qu'il faut en moyenne 500 Kw/h d'électricité pour produire 200 Kg de papier (soit la consommation d'un français chaque année). A titre de comparaison :
- un poste de travail informatique consomme 800 Kw/h par an (soit l'équivalent de 5 réfrigérateurs)
- une fontaine à eau réfrigerée 1500 Kw/h par an
- un distributeur de boisson 3000 Kw/h par an.
FAUX... Le papier est montré du doigt car c’est une cible facile et toute trouvée (il y a du bois dans le papier donc le papier détruit la forêt !...). Pourtant on a vu que c’était tout le contraire. En fait, pour le papier comme d’autres supports, les groupes se servent d’un argument environnemental faux mais visible (par exemple, le papier est nocif pour l’environnement !) pour transférer des coûts importants qui leur incombaient (cartes d’embarquement, sacs aux supermarchés, factures,...) vers le consommateur... c'est-à-dire vous ! La dématérialisation est donc avant tout économique (ventes de logiciels nouveaux, transfert de charges vers les consommateurs,…) et non écologique !
Le papier ne pollue pas… les groupes, sous un discours "vert", vous trompent se servant de l’argument écologique pour faire supporter des coûts aux consommateurs !
Cible idéal, de par son association directe avec la forêt, le papier n’est pourtant pas le "pollueur" dont on entend systématiquement parler. Pourquoi alors un tel acharnement "écologique" envers ce support ? Tout simplement parce que le discours écologique bénéficie aujourd’hui d’un écho sans pareil auprès du grand public ! Tout ce qui est "vert" est bon ! Les grands groupes se servent ainsi de l’argument facile de "pollution" du papier, qui trouve un écho immédiat et important auprès du public, pour vanter la dématérialisation…En fait, cet argument leur permet surtout de transférer des coûts importants vers le consommateur :
L’arrêt des billets d’avion sous le couperet de l’argument écologique ?... Regardez : a-t-on supprimé les cartes d’embarquement…non… Aujourd’hui c’est vous qui imprimez votre carte d’embarquement...
c’est vous qui imprimez chez vous votre facture… L’industriel s’affranchit d’un coût d’impression et d’envoi important mais vous…vous imprimez désormais votre facture ou n’en n’avez plus le support...
Avec un coût moyen d’impression d’une page variant de 0,10 centime d’euro à 0,30 centime d’euro, on comprend mieux pourquoi les sociétés ont intérêt à se délester de cette charge. La dématérialisation permet aux grandes entreprises de réaliser des économies d’échanges importantes, sans la rétrocéder aux consommateurs et au détriment du tissu économique local (imprimeurs, routeurs de courriers, transporteurs, distributeurs, etc). Le consommateur doit-il la supporter pour autant cette charge ?
"Arrêtez d’acheter des livres papier pollueurs". "Téléchargez les, c’est plus écologique ?"... regardez : les "liseuses" électroniques sont 250 fois plus polluantes qu’un livre papier (cf ci-dessus) et beaucoup plus chères aussi pour le consommateur... Et une fois téléchargée, une œuvre est majoritairement imprimée en toute ou partie par vos soins... A qui incombe la charge ? A vous...
Le principe est le même lorsque les grandes surfaces ont décidé d’arrêter la distribution de sacs plastiques en caisse... ! sous couvert d’environnement, elles ont supprimé les sacs plastiques... et c’est maintenant le consommateur qui les achète... ! et pourquoi n’aurait-elles pas pu donner des sacs en papier ? le consommateur peut aujourd’hui "acheter" des sacs en caisse, et notamment des sacs plastiques (pourtant retirés sous couvert de pollution).
Pour preuve, voici quelques idées largement répandues... et pourtant pleines d’incohérences, qui parlent d’elles-mêmes... En y regardant de plus près, le "discours" sur le papier se discrédite lui-même :
Si le papier (en tant que derivé "du bois") détruit la forêt ... Pourquoi alors nous recommande-t-on de construire des maisons en bois pour être écologique ?
Si le papier pollue et est nocif pour l’environnement...
pourquoi (en ayant supprimé les sacs plastiques dans les supermarchés sous l’argument de la pollution) vend-on désormais des sacs… en papier ?
Pourquoi alors des dérivés du papier sont ils écologiques et présentés comme tel (vaisselle en papier-carton, chaises, etc,...) ? pourquoi le carton est il présenté et perçu comme le support écologique par excellence (mode des meubles en carton, etc,...) ?
Si le papier, à travers le bois consommé, est mauvais pour l’environnement... pourquoi le chauffage au bois et les feux de cheminée sont ils présentés comme des modes de consommation et de chauffage écologiques ? pourquoi pousse-t-on en avant cette énergie ?
Si l’industrie papetière est une grande pollueuse et responsable du déboisement...
Pourquoi la forêt Européenne progresse t-elle chaque année en même temps que la consommation de papiers ?
Et pourquoi, en faisant grève récemment, des propriétaires forestiers ont-ils menacé un groupe papetier qu’ils approvisionnaient, de laisser à l’abandon leur forêt pour faire valoir leur revendication ?...Tout simplement parce que laissée à l’abandon, la forêt serait morte progressivement, en même temps que les approvisionnements du groupe...
Alors s’il vous plaît ! maintenant lorsque vous entendrez "le papier pollue et détruit la forêt"... Réfléchissez par 2 fois… et voyez d’abord si l’on cherche pas plutôt à vous prendre pour un idiot ?